Valras-plage, un lundi matin. Le sable garde les stigmates du week-end : des bouteilles de bière par ci, une canette, un tournevis (!)… « C’est une maladie : maintenant, quand je vais à la plage, je ne peux pas m’en empêcher », s’excuse Benoît en s’éloignant pour aller les ramasser. « Ce sera déjà ça de moins qui risque de partir à la mer. Vous n’imaginez pas tout ce qu’on peut retrouver dans l’eau. » C’est en plongeant que Benoît, sapeur-pompier professionnel, ancien pompier de Paris, a réalisé que la Méditerranée était devenue une poubelle. « J’ai vu la différence en quelques années. Maintenant, on tombe plus facilement sur du plastique que sur du poisson. » Originaire de Bessan, un petit village de l’Hérault, le jeune homme de 31 ans est un « enfant du littoral ». Son quotidien, c’est la baignade, la plongée, la pêche… Mais aussi le terrain de rugby et les rings de boxe avec les copains. Pas vraiment la fibre écolo. Toujours pas d’ailleurs. « Je n’aime pas trop parler d’écologie, grimace-t-il. Je préfère parler d’éco-citoyenneté. »
« Deux heures de nettoyage, ça équivaut à des heures et des heures de débats ! À la fin, on étale tout ce qu’on a récolté, on boit un coup ensemble, les gens finissent par se faire la morale eux-mêmes »
Il suffit de passer quelques minutes en sa compagnie pour s’apercevoir que Benoît a une autre « maladie » : son portable. Il faut dire qu’il sonne, vibre ou bippe toutes les trois minutes. « C’est par là que tout a commencé », s’excuse-t-il à nouveau. Il y a cinq ans, Benoît est à la plage avec des copains quand il décide de créer Project Rescue Ocean. « Au début c’était une boutade ; d’ailleurs, même en anglais, ça ne veut rien dire mais c’est pas grave ! Je voyais les enfants jouer avec les mégots, ce n’était plus possible. Le soir-même j’ai créé une page Facebook, et puis j’ai commencé à publier simplement des photos et des films que je faisais sous l’eau avec une petite caméra embarquée. Au début, ça faisait bien marrer les copains ! Mais en quelques mois, j’étais suivi par des centaines de personnes. »
Retrouver l’intégralité de l’article dans le numéro #2 d’Oxytanie
L’info en +
La Méditerranée est l’une des mers les plus polluées au monde. Le plastique représente 95 % des déchets sur les plages et en surface mais ce sont les microplastiques, des fragments plus petits et plus insidieux, qui atteignent des niveaux records : leur concentration est presque quatre fois plus élevée en Méditerranée que dans le « vortex de déchets » du Pacifique nord. (source : WWF)
Article extrait du numéro #2
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