Comment est née l’idée de Locavorium ?
Thibaud, Damien et moi nous sommes rencontrés en prépa d’agronomie. On n’arrivait pas à trouver le moyen de mieux s’alimenter. On cumulait toutes les contraintes : pas de temps pour faire les courses, un budget serré et à la fois l’envie de ne pas manger des plats tout préparés.

On se rendait compte qu’on n’était pas les seuls à se dire qu’on ne savait pas ce qu’on avait dans notre assiette… Et à la fois qu’il y avait des producteurs qui se retrouvaient dans des circuits longs où ils ne valorisaient pas bien leurs produits. On voyait toutes ces incohérences, et on s’est dit : est-ce que ce ne serait pas notre rôle d’agronomes que de proposer un lieu dans lequel on pourrait trouver des produits de producteurs, qu’on aurait sélectionnés, avec pour objectif, en tant que consommateurs, d’aller dans un lieu où on peut avoir confiance dans notre panier ?

 

Et tout juste diplômés, vous avez ouvert le premier supermarché 100 % local et équitable de France en novembre 2015. Quel est le principe ?
Quand on fait ses courses dans un supermarché classique, on voit écrit « tomate France », mais ça ne nous dit pas où elle a poussé ni comment… Il n’y a pas d’histoire derrière. Comment les producteurs peuvent-ils mettre en valeur ce qu’ils font si après, en rayons, tout est mélangé ?  Chez nous, derrière chaque produit il n’y a qu’un producteur. Ce qui fait environ 180 pour 2 000 articles. On sait d’où ils viennent, comment ils travaillent. Si on a des questions on peut les leur poser et si nos clients ont des questions on peut leur répondre. L’objectif aussi, c’est vraiment la transparence.

Notre but, c’est de soutenir les producteurs mais c’est aussi de faciliter la vie des clients, pour démocratiser ce type de consommation. Pour ça, il faut se rapprocher des modèles qui parlent aux gens, sans tomber dans les travers de la grande distribution.

Retrouver l’interview complète de Jessica dans le numéro #1 d’Oxytanie

L’info en +

Du temps et des infos

Des chariots pleins, des files d’attente aux caisses, un rayon boucherie en libre-service… On se croirait dans un supermarché comme un autre, à quelques détails près. Ici, pas de lumière agressive, pas de tapis roulant, pas de promotions clinquantes… Mais, à la place, un éclairage chaleureux, des étagères en bois, des étiquettes qui informent les clients sur les pratiques du producteur, où pâturent ses vaches, s’il laboure ou pas… Autre différence notable : il y a toujours quelqu’un en rayon pour vous conseiller. Et même à la caisse, on prend le temps d’échanger des idées de recettes. « Je ne vais pratiquement plus en supermarché, confie Martine, 58 ans. Au moins, ici, on sait ce qu’on mange. Les fruits et légumes ne sont pas plus chers qu’ailleurs. Le reste, si, mais au final on s’y retrouve parce qu’on est moins tenté. » Les producteurs viennent régulièrement présenter leurs produits et animer des ateliers ; il y a même un espace spécialement pour eux.


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